08 Mar 8 mars : Portraits de femmes
TROIS FEMMES RÉVOLUTIONNAIRES QUI ONT CHANGÉ L’HISTOIRE
Si le rôle de la femme s’est cantonné à être d’ordre domestique et maternelle, il change depuis quelques années. Les femmes ont une place de plus en plus importance dans l’évolution de la société. Et c’est ce à quoi se sont employées à faire ces femmes lors de la Révolution française. Voici trois portraits de femmes qui ont fait que leur combat ne soit pas une ambition personnelle.
THÉROIGNE DE MÉRICOURT
C’est LA véritable combattante de la place des femmes dans la société auprès des autres femmes. Elle revendique l’égalité homme-femme tant à l’Assemblée Nationale que dans la rue : « Les femmes ont les mêmes droits naturels que les hommes, de sorte qu’il est extrêmement injuste que nous n’ayons pas les mêmes droits dans la société. »
Elle prend part aux combats de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. En plus, elle prend la tête de la marche sur Versailles, le 5 octobre 1789 pour ramener « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » !
En plus de ses idées et parce qu’elle se distingue par son allure vestimentaire marginale pour l’époque (vêtue en amazone), elle passe pour folle. Elle est enfermée pendant des années. A l’époque, Théroigne n’est pas suivie par les femmes, qui la considère comme une demi-mondaine. Elles vont même jusqu’à la fouetter et la fesser en public. Théroigne est internée à l’hôpital de la Salpêtrière. Son aliénation présumée lui évite la guillotine. Elle meurt le 8 juin 1817, des suites d’une maladie. Oubliée des livres d’Histoire, elle sera quand même mise en lumière par Baudelaire dans « les Fleurs du mal ». Certains prétendent qu’elle aurait été le modèle de Delacroix pour « la liberté guidant le peuple » !
CHARLOTTE CORDAY, UNE DES FEMMES QUI SAVAIT CE QU’ELLE VOULAIT !
Elle est connue pour avoir assassiné Marat le 13 juillet 1793 dans sa baignoire – scène reprise et immortalisé par le peintre David -.
Descendante de Corneille, cette jeune femme savait ce qu’elle voulait ! Républicaine avant tout, elle ne supporte plus la violence de la Révolution. Elle quitte sa Normandie pour débarquer à Paris, et rencontrer Marat. Elle accuse ce journaliste très apprécié des sans-culottes, d’être responsable de cette violence qui règne chez les révolutionnaires dans cette période de Terreur. Un violence à la fois pointée par ses écrits et par ses dons d’orateur à convertir un peuple. Par ce geste, elle souhaite mettre un terme à cette violence et dira «j’ai tué un homme pour en sauver cent mille ». Son geste n’aura pas l’effet escompté, mais aura permis de montrer la place grandissante des femmes dans une société géré par des hommes. Après un procès très suivi, elle meurt guillotinée le 17 juillet 1793.
OLYMPE DE GOUGES
Elle croit aux promesses de la Révolution. Terminée la Monarchie par un pouvoir absolu de droit divin, sur un peuple soumis. Elle se veut désormais libre. « Femmes, quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir».
C’est ce qu’écrit Olympe pour présenter sa déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, plaidoyer féminin de la déclaration des droits de l’Homme.
Elle prend chaque article et le converti. « Article 1er : La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». Elle souhaite que les femmes aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes. Femme autodidacte, elle s’impose dans les salons des philosophes des Lumières.
Elle va jusqu’à combattre la violence de la Terreur et accuse Robespierre d’en être l’instigateur. Il devient son ennemi : « On verra qui perdra la tête en premier, un échafaud est prêt pour toi Robespierre ».
Elle se bat contre l’esclavage et demande le droit de vote des femmes : « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »
Guillotinée le 3 novembre 1793 suite à ses idées.
Envisagée comme « panthéonisable » mais ne rentrera qu’à l’Assemblée Nationale », ce qui est déjà une reconnaissance !